Les facteurs de risques cardiovasculaires
Avec l »Institut de Cardiologie Vasculaire de Caen découvrez les facteurs de risque cardiovasculaire à surveiller. Entre bonne hygiène de vie, problématiques de santé et antécédants familiaux sachez décrypter les facteurs à surveiller… Les facteurs de risque ne s’additionnent pas, ils s’aggravent l’un l’autre ! En effet, l’association de plusieurs facteurs de risque, même de faible intensité, peut entraîner un risque très élevé d’être atteint d’une maladie cardiovasculaire.
Système d’imagerie cardio-vasculaire pour l’examen des vaisseaux sanguins ©Philips
Les facteurs de risque cardiovasculaire
- Le diabète augmente le risque d’avoir une maladie au niveau du cœur et des vaisseaux (maladie cardiovasculaire). C’est pourquoi le diabète est considéré comme un facteur de risque cardiovasculaire.
- Les maladies cardiovasculaires sont liées à la formation d’une plaque d’athérome sur les parois des artères. Ces plaques durcissent les parois et peuvent aussi les boucher quand elles deviennent trop importantes. Ces plaques d’athérome sont surtout formées à partir de cholestérol.
- Le risque cardiovasculaire peut également être augmenté par d’autres facteurs souvent associés au diabète.
- Il est important de faire le point avec votre médecin sur vos facteurs de risque cardiovasculaire.
- Certains facteurs de risque ne sont pas modifiables comme l’âge, le sexe et l’hérédité.
- Par contre, il vous est possible d’agir sur certains de ces facteurs comme l’équilibre du diabète, la tension artérielle, les taux de cholestérol, le tabagisme.
Les facteurs de risque cardiovasculaire augmentent le risque de développer une maladie du cœur et des vaisseaux sanguins (maladie cardiovasculaire). Les maladies cardiovasculaires sont principalement dues aux dépôts de cholestérol sur les parois des artères, contribuant à former la plaque d’athérome. Les artères se durcissent progressivement (athérosclérose). L’accumulation de ces dépôts de cholestérol réduit le diamètre des artères et gêne la circulation du sang. Il peut arriver qu’un vaisseau se bouche et que la circulation soit interrompue. S’il s’agit d’un vaisseau du cœur, on parle d’infarctus du myocarde (« crise cardiaque »). S’il s’agit d’un vaisseau du cerveau, on parle d’accident vasculaire cérébral (AVC).
Le diabète de type 1 ou 2
Voie royale des maladies cardio-vasculaires. Le diabète est la perte par l’organisme de son aptitude à contrôler la hausse de la glycémie, c’est-à-dire le sucre dans le sang. Le diabète est une maladie dans laquelle le sucre (glucose) apporté par les aliments reste dans le sang au lieu de pénétrer dans les cellules pour y être transformé en énergie ou stocké. Ceci entraîne un excès de sucre dans le sang (hyperglycémie) qui est mauvais pour les vaisseaux sanguins. C’est pourquoi l’équilibre du diabète est important.
- Le diabète de type 1 dit « insulinodépendant » car c’est une maladie auto-immune
- Le diabète de type 2 qui ces dernières années est devenu l’une des principales maladies chroniques. Véritable fléau chez les femmes, il est largement provoqué par des mauvaises habitudes de vie avec des conséquences très négatives sur la santé. Les femmes atteintes de diabète ont une espérance de vie réduite de 12 ans.
L’hypertension artérielle
La tension artérielle se définit comme la pression exercée par le sang sur la paroi des artères. Lorsque la tension artérielle est trop élevée (hypertension artérielle), les parois des artères se fragilisent et risquent de se boucher.
Lorsque l’on a du diabète, il est recommandé d’avoir une tension artérielle systolique inférieure à 140 mm Hg (14 cm Hg) et une tension artérielle diastolique inférieure à 85 mm Hg (8,5 cm Hg) afin de limiter l’apparition des complications cardiovasculaires.
Les graisses (ou lipides)
Un taux élevé de « mauvais » cholestérol (LDL-cholestérol)
Le cholestérol est un type de graisse. Il est présent dans notre corps et est nécessaire à son bon fonctionnement. Le cholestérol est transporté vers les cellules de l’organisme sous la forme de LDL-cholestérol. Lorsque le cholestérol est en excès dans le sang, il se dépose sur la paroi des artères et contribue à former la plaque d’athérome. Le LDL-cholestérol est donc souvent appelé « mauvais cholestérol ». Il est conseillé de maintenir le LDL-cholestérol au taux recommandé par son médecin.
Un taux faible de « bon » cholestérol (HDL-cholestérol)
Le HDL-cholestérol collecte le cholestérol en excès dans le sang, pour le transporter jusqu’au foie où il est éliminé. En favorisant cette élimination, il exerce un effet protecteur contre les maladies cardiovasculaires. C’est pour cette raison que le HDL-cholestérol est souvent appelé « bon cholestérol ». Quand il n’y en a pas assez, l’accumulation de cholestérol est facilitée. Des taux élevés de HDL-cholestérol diminuent le risque d’avoir une maladie du cœur et des vaisseaux.
Les triglycérides
Les triglycérides représentent une part importante des lipides. Les triglycérides sont utilisés comme une source d’énergie pour les cellules et stockés comme une réserve de graisse dans les tissus adipeux. Mais ce sont aussi des graisses apportées par l’alimentation d’origine animale. L’augmentation des triglycérides, liée souvent à un diabète méconnu ou mal traité, ou à un excès de consommation de sucre ou d’alcool, pourra très souvent régresser après correction des causes.
Un taux élevé de triglycérides dans le sang (hypertriglycéridémie) augmente le risque de développer une maladie cardiovasculaire. Ce risque est nettement supérieur si l’hypertriglycéridémie est associée à un taux élevé de mauvais cholestérol (LDL‑cholestérol).
bon à savoir
Un taux élevé de mauvais cholestérol et de triglycérides augmente le risque cardiovasculaire.
Il est possible d’agir sur ces taux en ayant une alimentation équilibrée et adaptée à vos besoins, en particulier en limitant les graisses d’origine animale, en pratiquant une activité physique régulière, en ayant une consommation modérée d’alcool et en arrêtant de fumer. Votre médecin peut vous conseiller sur les moyens d’y arriver.
Le tabagisme
La fumée du tabac contient des substances nocives pour les artères : elles contribuent à abaisser le taux de bon cholestérol (HDL-cholestérol) et à accélérer le dépôt du mauvais cholestérol (LDL-cholestérol) sur la paroi des artères. Le tabac favorise donc la formation de la plaque d’athérome qui contribue à boucher les artères.
bon à savoir
Un an après l’arrêt du tabac, le risque cardiovasculaire diminue de moitié et dix ans après, le risque d’avoir un infarctus du myocarde redevient équivalent à celui d’une personne qui n’a jamais fumé. Arrêter de fumer est donc très bénéfique pour votre cœur et vos artères. Le tabac constitue un risque majeur pour notre cœur et notamment pour celui des femmes. Alors que chez les hommes le pourcentage de fumeurs a tendance à diminuer, la progression chez les femmes est spectaculaire. La capacité fonctionnelle respiratoire de la jeune femme est amputée de 30% après deux ans seulement de tabagisme. La consommation de tabac est un désastre pour le cœur. Plus de 15 cigarettes par jour multiplient par trois le risque cardio-vasculaire associé à la pilule contraceptive.
La microalbuminurie
Les reins agissent comme des filtres en éliminant les produits dont l’organisme n’a pas besoin. Chez une personne diabétique, les reins doivent travailler davantage afin d’éliminer l’excès de sucre dans le sang et peuvent ainsi se détériorer prématurément. La présence de traces d’albumine dans les urines (microalbuminurie) témoigne d’une atteinte possible des reins. C’est aussi un facteur de risque cardiovasculaire.
Les facteurs suivants n’agissent pas directement sur les parois des artères mais en augmentant la glycémie, le cholestérol ou la tension artérielle, ils contribuent à augmenter le risque cardiovasculaire :
L’obésité et le surpoids
Aujourd’hui l’obésité est devenue plus qu’un fléau, c’est une grave maladie de civilisation qui ne cesse de s’étendre. Le surpoids correspond à un excès de poids par rapport à la taille (mesuré en calculant l’IMC). Lorsque cet écart est très important, on parle d’obésité. En cas de surpoids et d’obésité, on parle aussi de ventre cardiaque (syndrome métabolique). Cette masse graisseuse est un signe très significatif d’un risque cardio-vasculaire. Les femmes ayant un tour de taille de plus de 96 cm voient leurs facteurs de risque de maladies cardio-vasculaires augmenter de 300%.
On parle de surpoids si l’indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 25,
et d’obésité s’il est supérieur à 30. Il est donc recommandé d’avoir un IMC inférieur à 25.Comment calculer votre IMC ? Il suffit de diviser votre poids (en kg) par votre taille (en m) au carré.
Par exemple, une personne qui pèse 80 kg et mesure 1,70 m a un IMC de 27,7 kg/m2 (80 divisé par 1,702).
Une alimentation trop riche en sel
Une alimentation riche en sel favorise l’hypertension artérielle. Une grande partie de notre consommation en sel provient d’aliments qui n’ont pas forcément un goût très salé (le pain, les aliments en conserve, les produits industriels et surgelés) : on parle de sel « caché ». On peut également limiter sa consommation en réduisant la quantité de sel ajoutée aux aliments ou à l’eau de cuisson.
Une alimentation trop riche en graisses
Une alimentation riche en graisses favorise l’excès de mauvais cholestérol, des triglycérides et la prise de poids. On peut limiter sa consommation en graisses en prenant soin de doser les graisses ajoutées aux aliments, par exemple en privilégiant les modes de cuisson avec peu de matières grasses, et en réduisant sa consommation de produits industriels (qui contiennent souvent des graisses « cachées »).
Une consommation d’alcool trop élevée
Le vin, la bière et toutes les autres boissons alcoolisées sont riches en sucres et favorisent donc la prise de poids. L’alcool favorise l’hypertension artérielle s’il est consommé en excès de façon régulière. Il est recommandé de ne pas boire plus de 3 verres de vin par jour si vous êtes un homme, et pas plus de 2 verres de vin par jour si vous êtes une femme.
Le stress
Le stress est un réel facteur de risque, qui influence l’apparition de maladies cardio-vasculaires, en particulier l’infarctus du myocarde. De nombreuse études démontrent que même sans antécédents cardiaques, la dépression légère, l’anxiété, le sentiment d’impuissance, d’isolement peuvent favoriser les maladies coronariennes. De même que les problèmes affectifs auraient un effet nocif d’une certaine importance sur la santé du cœur et des artères. Sous tension permanente, les hormones du stress vont tellement solliciter l’organisme que certaines femmes risquent à terme de s’épuiser, ce qui peut aller jusqu’à l’infarctus.
Le manque d’activités physiques
La sédentarité est caractérisée par une activité physique insuffisante. Ce mode de vie, qui représente les civilisations modernes, est nuisible pour la santé. En dessous d’une activité équivalente à une demi-heure de marche par jour, on peut être considéré comme sédentaire. Véritable fléau chez les femmes, on estime que 60 à 85% des femmes n’ont pas une activité physique régulière qui permette d’en retirer un bénéfice réel pour leur santé. Le manque d’activité physique régulière favorise la prise de poids, l’augmentation du taux de mauvais cholestérol et la réduction du taux de bon cholestérol. Il est recommandé de pratiquer une activité physique régulière adaptée à vos possibilités et à vos préférences.
Ces facteurs ne sont pas modifiables mais ils doivent être pris en compte. C’est à partir de l’ensemble de vos facteurs de risque cardiovasculaire que votre médecin définira avec vous comment il est possible d’agir.
Sexe
Les hommes sont plus exposés aux maladies cardiovasculaires que les femmes, celles-ci étant protégées par les hormones jusqu’à la ménopause. La ménopause signifie presque toujours une élévation du taux de cholestérol, ce qui peut avoir un impact sur la santé du cœur. Après 60 ans, le risque s’équilibre entre hommes et femmes.
Âge
Avoir plus de 50 ans chez les hommes et plus de 60 ans chez les femmes.
Antécédents familiaux
Tout n’est pas contrôlable, à commencer par les facteurs génétiques. C’est là la plus injuste des causes de l’excès de cholestérol. Quand plusieurs membres d’une même famille ont des taux élevés de cholestérol sanguin, on parle d’hypercholestérolémie familiale. Il s’agit d’un problème d’origine génétique ce qui explique qu’il peut passer d’une génération à l’autre.
- Maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde par exemple)
avant 55 ans chez le père/frère ou avant 65 ans chez la mère/sœur.
- Accident vasculaire cérébral (AVC)
avant 45 ans chez un parent proche.
à retenir
Vous présentez un ou plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire ?
Il vous est possible de réduire votre risque cardiovasculaire en agissant sur certains facteurs de risque.
Parlez-en à votre médecin, il vous conseillera sur les moyens d’y parvenir.